Nous avons tous senti et/ou vécu des tensions relationnelles ces derniers mois et les sujets les favorisant ne manquent pas : covid, vaccin, sexisme, religions, élections, immigration…etc. Quelles sont les questions à se poser afin de pouvoir discuter sans se disputer ? Comment faire de l’autre un partenaire et non plus un ennemi ?
Qu’est-ce-qui me fait peur ?
La peur active notre cerveau reptilien. De ce fait, il nous est plus difficile de rationaliser et nous voyons « l’autre » comme un danger mortel. Notre cerveau nous propose alors 3 postures de défense :
- la fuite : nous refusons l’échange
- la tétanie : nous sommes bloqués, dans l’incapacité de réagir
- l’agressivité : nous voulons « faire disparaitre » l’autre
En quoi sommes-nous semblables ?
En tant qu’êtres humains, nous sommes à la fois semblables et différents. Ce qui est dangereux, c’est de se servir de la différence pour diviser, mépriser ou humilier. En perdant « l’autre », nous perdons une partie de nous-même. Pourtant, nous apprenons bien plus de ce qui est différent de nous que de ce qui est semblable, à commencer par soi-même.
Nous sommes tous humains, c’est ce qui nous rassemble. Et tous différents, c’est ce qui nous enrichit et nous fait grandir.
Faisons-nous la distinction entre ce que nous croyons et ce que nous sommes ?
Nous avons tendance à nous identifier de façon intime à nos opinions, nos croyances, notre vision du monde. Par conséquent, nous prenons tout désaccord ou remise en question comme une attaque personnelle. Le regard que nous portons sur le monde n’est en fait qu’une petite partie de nous. Les divergences d’opinions peuvent nous apporter matière à réfléchir et travailler ensemble.
Ma réalité est-elle LA réalité ?
Considérer que notre perception de la réalité est la bonne, ou plutôt la vraie, c’est simplifier considérablement toute la complexité du monde. Dans la nature, rien n’est binaire. Tout n’est que nuances et interdépendances. Ce que nous voyons, percevons, sentons et croyons n’est pas ce qui est. Dès lors que nous nous positionnons sur une idée, une croyance ou une solution, nous nous enfermons dans une situation où nous devons avoir raison et l’autre tort.
Que puis-je comprendre de l’autre ?
Même quand nous ne sommes pas d’accord avec quelqu’un, il existe toujours une partie de lui à laquelle nous pouvons nous intéresser, avec laquelle nous avons envie de partager. C’est quand nous nous déconnectons les uns des autres que le pire arrive. Pour mettre fin à ce clivage entre nous, mieux vaut chercher à montrer ce que nous voyons et à regarder ce que l’autre voit.
Faut-il vraiment que je gagne ?
Quand nous nous affrontons, nous cherchons avant tout à démontrer que nous avons raison et donc à convaincre l’autre. Ce combat favorise la montée du stress chez les 2 parties par effet miroir. Mais si nous le remplaçons par de la curiosité, l’intensité du stress va diminuer pour laisser place à un échange constructif et bienveillant.
Nous avons tout intérêt à abandonner l’idée de vouloir changer l’autre. Personne ne pourra le faire à sa place. Il sera toujours plus enrichissant de partir à sa rencontre même si lui n’en a que faire.
Ai-je vraiment envie de cet échange ?
Parfois, l’autre n’est pas disposé à débattre mais plutôt à combattre, et ce, malgré vous. Céder par lassitude risque de laisser entre nous un conflit non résolu qui, tôt ou tard, ressortira. Soit par une explosion de colère soit par une attitude défensive systématique.
Si nous sentons que la connexion n’est pas possible, mieux vaut miser sur la bienveillance envers soi et envers l’autre : n’entrons pas dans cette conversation ou retirons nous en discrètement.
Credit Photo : Unsplash by Helena Lopes
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