Soigner et nourrir ses démons peut paraître un peu surprenant mais il s’agit d’une sagesse bouddhiste très ancienne, un processus tibétain de guérison. Cette sagesse permet de résoudre nos conflits intérieurs.
Elle part du postulat qu’en voulant chasser les émotions désagréables, on ne fait que les renforcer. C’est en les acceptant qu’elles perdent de leur emprise, que l’on peut reprendre le contrôle de sa vie. On peut d’ailleurs y retrouver les techniques de méditation de pleine conscience qui consiste à observer ses pensées, ses émotions, ses sensations dans le but de les accueillir.
Une vision occidentale de l’ennemi
Nourrir ses ennemis plutôt que de les combattre pour s’en faire des alliés peut sembler inhabituel dans notre monde occidental où le langage guerrier est de mise. Nous sommes habitués à combattre les problèmes. Nous vivons selon le mythe du « tueur de dragon ». Nous cherchons l’ennemi, nous le combattons pour le détruire.
Concrètement, nous essayons de nous débarrasser de nos peurs le plus rapidement possible et de surmonter notre colère. Nous luttons même contre nos propres larmes. En fait, ce que l’on combat ne fait généralement que s’amplifier et se renforcer. De plus, nous nous épuisons dans cette lutte.
Qui sont vraiment ces démons ?
Ils pourraient être ce dragon de la mythologie grecque. Il représente les désordres intérieurs que l’homme doit contrôler ou vaincre. Il est ce que nous craignons le plus, ce qui est négatif à nos yeux. Il se manifeste bien souvent dans des périodes de transitions de vie.
Selon les concepts jungiens, ils pourraient être « l’ombre » (voir lien). Ce côté caché en nous que nous projetons souvent sur les autres et qui peut apparaître dans nos rêves.
En cherchant à détruire ce dragon ou cette ombre, nous anéantissons également une partie de nous-même dont nous nous sommes déconnectés. Une partie porteuse de vérité. La nôtre.
Alors au lieu de les combattre, essayons plutôt de transformer nos ennemis en alliés. Ces démons sont comme les deux facettes d’une énergie qui, en fonction des situations, va s’opposer ou faciliter la réalisation de nos aspirations les plus profondes. Ils peuvent donc être des guides. (Démon vient du grec « daímôn » qui fait référence entre autres aux anges, aux esprits, aux génies mais aussi au destin et à l’initiation).
Comment se libérer de ces démons en nous ?
La meilleure façon de s’en libérer consiste à les écouter, en leur apportant ce dont ils ont besoin. En les nourrissant, nous les apaisons. Pour y parvenir, voici les 5 étapes d’après les conseils de Lama Tsultrim Allione, une sœur bouddhiste tibétaine et auteure du livre « Nourrir ses démons, utilisez la sagesse ancienne pour résoudre vos conflits intérieurs » :
- Cherchez le démon. Respirez profondément. Concentrez votre attention sur votre corps. Où se situe votre émotion (peur, colère…) ? Que ressentez-vous ?
- Visualisez le démon et questionnez-le. A quoi ressemble-t-il ? Que veut-il ? De quoi a-t-il besoin ? Comment se sentira-t-il quand vous lui aurez donné ce dont il a besoin ?
- Glissez-vous dans sa peau. Prenez sa place et essayer de répondre aux questions
- Revenez en vous, observez et visualisez le démon de nouveau. Imaginez que vous lui apportez ce dont il a besoin, que vous l’abreuvez. Observez le changement. A-t-il changé de forme ? Peut-être s’est-il transformé en guide ?
- Détendez-vous. Reposez-vous dans l’état de paix intérieure que vous êtes en train d’expérimenter.
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