mal être

Peut-on aller bien dans un monde qui va mal ?

26 novembre 2021

Crise sociale, terrorisme, réchauffement climatique puis le Covid qui vient noircir encore le tableau. Comment garder sa bonne humeur quand les évènements ont tendance à susciter l’angoisse ?

Des croyances anxiogènes

Selon les neurosciences, les évènements réels auraient finalement moins d’impact sur notre psychisme que notre rapport personnel à ce que nous ne pouvons maitriser et à l’inconnu. En fait, ce sont nos croyances et non les évènements qui nous rendent malades. Bien sûr, il n’est pas anormal d’aller mal et la souffrance n’est jamais honteuse. Toutefois, nos scénarios catastrophes peuvent nous aveugler et nous empêcher d’envisager les raisons d’aller bien.

Notre cortex en cause 

L’angoisse redouble quand nous nous identifions aux personnes que le malheur a frappées, comme si nous étions touchés ou que nous allions l’être. Ce biais est appelé en psychologie « l’illusion focale ». Il nous pousse à nous projeter dans une vie qui n’est pas la notre, à amplifier la gravité des évènements ou situations et à sans cesse imaginer le pire. Aujourd’hui, nous savons pourquoi : c’est notre cortex cingulaire, la zone du cerveau surdéveloppée chez les humains, qui nous pousse à anticiper…jusqu’à l’angoisse.

Une société frustrée

La vie en société nous protège (comme chez les animaux) mais elle limite également nos possibilités de jouissance et donc d’une certaine liberté. Frustrante, elle alimente l’agressivité. Il est toujours possible de se consoler par la culture, l’art, la spiritualité ou par la reconnaissance sociale mais ce n’est pas une chose accessible à tous et à tout moment. C’est pourquoi, certains tombent dans des addictions pour fuir la réalité (drogue, alcool, sexe, jeux…). D’autres vont développer des maladies mentales (psychoses) ou d’autres encore vont se réfugier dans l’amour idéalisé.

Cernés par la souffrance

La souffrance nous menace à différents niveaux : 

  • dans notre corps, destiné à la déchéance et à la mort.
  • par le monde extérieur, toujours prêt à « s’acharner » sur nous. 
  • par les autres, essentiels à notre survie et à la fois obstacles à notre liberté.
  • et en nous-même, ce juge intérieur (conscient et inconscient) qui nous culpabilise non seulement quand nous agissons mal mais également quand nous nourrissons des pensées que la morale réprouve.

En dépit de ce sombre tableau, le bien-être peut tout à fait venir nous visiter et ce sont souvent sur ces moments-là qu’il faudrait se focaliser. Ces instants de joie et de plénitude contribuent à inverser la tendance en cessant d’alimenter le cercle vicieux dans lequel nous pouvons tomber à force de pensées « toxiques ».

Du chaos à l’harmonie

Depuis toujours, le monde a vécu des hauts et des bas : guerres, massacres, dictatures, pandémies… Et paradoxalement, ce sont souvent les époques les plus sombres qui ont vu naître les œuvres les plus enthousiastes. La pensée collective n’a finalement jamais succombé à l’abattement. Toute crise nous pousse à nous interroger sur nous-même, sur notre mode de vie, nos rapports à l’autre et à la nature. Elle est souvent le point de départ de prises de conscience et donc de nécessaires changements.

Cultivons notre jardin 

Notre jardin est notre espace intérieur, nos qualités, ce que la vie nous offre. Mais il ne s’agit pas d’une invitation à un individualisme privé de tout intérêt pour l’altérité. Il faut cultiver son jardin et « faire des confitures avec ses proches ». Comme disait Voltaire : « Le malheur est là, ainsi que l’injustice, mais nous pouvons améliorer notre sort par l’action et le travail car aucune Providence ne nous viendra en aide. Nous devons nous concentrer sur nos tâches quotidiennes, sans spéculer dans le vide. Accepter les petits moments heureux. Cela ne va pas toujours de soi pour les plus pessimistes d’entre nous. C’est un véritable travail à poursuivre jour après jour. »

Credit Photo : lavie.fr

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