La thérapie existentielle ? Vous devez vous dire : encore une nouvelle forme de thérapie new-âge ! Il existe de nombreuses formes de psychothérapie diverses et variées. Aucune n’est meilleure qu’une autre. Une méthode thérapeutique doit être avant tout adaptée à la fois aux symptômes et à la singularité du consultant/patient.
Une approche au plus près de l’humain
Il existe un « territoire » fondamental, un sujet d’étude auquel peu de psychothérapies en France s’intéressent. Il s’agit de l’existence humaine et donc des problématiques existentielles. Ce sont ces personnes qui viennent me consulter en ne comprenant pas pourquoi elles sont mal, voire en dépression, alors qu’elles ont eu une enfance sans problème et mène une vie satisfaisante, du moins, qu’elles devraient trouver satisfaisante.
Les praticiens des différentes traditions psychothérapeutiques imaginent certainement que ces questions relèvent de la philosophie exclusivement et qu’en tant que science, la psychothérapie doit se tenir à distance de ces sujets. Au contraire, ces questions doivent être abordées et peuvent d’ailleurs être intégrées à d’autres techniques psychothérapeutiques comme les TCC par exemple.
Quelles sont ces problématiques existentielles ?
L’approche existentielle met l’accent sur un conflit qui survient lors de la confrontation de l’individu aux fondamentaux de l’existence, à certains enjeux ultimes, sans échappatoire possible. En thérapie existentielle, on traite de 4 de ces enjeux :
La mort : facilement appréhendable, ce conflit existentiel clé découle de cette tension entre la conscience de l’inéluctabilité de la mort et le désir de continuer à être.
La liberté : concept souvent perçu comme positif, il renvoie cependant à l’absence de structure externe et donc au poids de notre responsabilité dans nos projets, nos choix et nos actions. Le conflit naît de la confrontation à cette absence de socle (structure) et de notre désir de socle.
L’isolement fondamental : à ne pas confondre avec l’isolement social, il s’agit ici du fossé infranchissable entre nous et les autres même si nous sommes proches. Nous naissons seuls et nous mourrons seuls. Le conflit existentiel opère entre cet isolement absolu et notre désir de protection, d’appartenance à un tout qui nous transcende.
L’absence de sens : si nous sommes notre propre monde, que nous sommes seuls dans un univers indifférent, quel est le sens de la vie ? Ce conflit découle du dilemme auquel fait face un individu avide de sens parachuté dans un univers qui en est dépourvu.
Une approche qui a une généalogie
La thérapie existentielle n’a pas d’école formelle ni institut. Elle n’est pas la bienvenue dans le milieu académique (comme l’approche jungienne en France d’ailleurs). Toutefois, elle possède quelques cousins et amis de la famille en Europe et aux Etats-Unis : la philosophie existentielle, les analystes existentiels (approche phénoménologique et non réductionniste comme celle de Freud), les psychologues humanistes (Carl Rogers par exemple) ou les psychanalystes humanistes (Otto Rank ou Erich Fromm opposés au modèle pulsionnel freudien).
Des fondements humanistes
La thérapie existentielle retient l’attention en ce qu’elle puise fermement ses racines dans un terrain ontologique, à savoir les structures les plus profondes de l’existence humaine. Son intérêt tient également à ses fondements humanistes en s’enrichissant des contributions de nombreux philosophes, artistes ou thérapeutes sur les conséquences douloureuses mais rédemptrices d’une confrontation aux enjeux de l’existence.
Zoom sur Irvin Yalom, psychothérapeute existentiel
Né en 1931 à Washington dans une famille juive russe émigrée, Irvin Yalom a grandi dans un quartier pauvre. Il devient psychiatre en 1956 puis il est nommé professeur à l’université de Stanford. Il commence à réfléchir sur sa vision de la thérapie existentielle. Pour lui, dans cette optique, il n’y a pas de « malade » mais uniquement des êtres humains pourvus d’une conscience, d’une capacité de choisir leur vie et dotés d’un potentiel de croissance. Cette approche s’attache aux aptitudes et aux potentialités auxquelles les autres théories ne laissent que peu de place : amour, créativité, satisfactions des besoins, croissance, accomplissement de soi, valeurs morales, humour, spontanéité etc…
A l’âge de 90 ans, il reçoit toujours quelques patients qu’il suit depuis longtemps. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages dont certains ont rencontré beaucoup de succès comme les romans suivants :
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